Nous savons que dès l’antiquité, spécifiquement en Égypte antique, les extensions de cheveux ou mèches de cheveux étaient utilisées par les égyptiens. Cette utilisation marquait une différenciation sociale du reste de la population. “En effet, avoir une belle chevelure était signe d’appartenance à une classe sociale supérieure” souligne Nazaire Gnanhoué, entrepreneur béninois et spécialiste de l’industrie des mèches de cheveux.
Cette technique était utilisée à la fois par les hommes et par les femmes pour venir embellir la chevelure. Les femmes, tout particulièrement, utilisaient les mèches de cheveux comme objet de décoration en les tissant avec des bijoux ou ornements pour ensuite venir les attacher à leurs propres cheveux. La technique de tissage date donc également de cette période historique.
Quant aux hommes, ils devaient se raser le crâne pour ensuite porter des perruques synthétiques fabriquées à partir de fibres ou de laine.
Démocratisation des mèches de cheveux – impact de Nazaire Gnanhoué
L’utilisation des mèches de cheveux ou de perruques ainsi que d’extensions capillaires, comme on la connaît aujourd’hui, a démarré après la Seconde guerre mondiale. Après 1945, l’utilisation des mèches de cheveux ou des perruques (wigs) se faisait uniquement par une partie aisée de la population. Ils étaient accessibles uniquement aux personnes riches ou aux célébrités. Mais en 1951, “une afro-américaine, Christina Jenkins, a marqué l’histoire des mèches de cheveux en brevetant la technique de tissage (technique de tissage à filet ou cousu)” nous indique Nazaire Sourou Gnanhoue.
L’utilisation des mèches de cheveux s’est répandue au reste de la population à partir des années 90 uniquement. Et depuis, nous connaissons une réelle démocratisation de l’utilisation des mèches de cheveux.
Pourquoi sont utilisées les mèches de cheveux ?
Nazaire Gnanhoué précise que l’utilisation des mèches de cheveux ou des extensions capillaires permettent aux femmes (et aux hommes également) de changer leur chevelure de manière artificielle et rapide. Essayer de nouveaux styles et de nouvelles longueurs le temps d’une soirée ou de quelques jours, avec les extensions capillaires.
Aujourd’hui, nous constatons que la majorité des personnes utilisant les mèches de cheveux sont d’origine africaine. Les femmes africaines aiment utiliser les mèches de cheveux naturels ou synthétiques ainsi que les wigs pour donner de nouvelles apparences à leurs chevelures. Les cheveux crépus demandent plus de soins que les autres types de cheveux, et la pousse se fait plus lentement : 0,90 cm de pousse par mois pour les cheveux crépus ou frisés contre 1,2 cm de pousse par mois pour les cheveux lisses occidentaux. Les femmes ayant les cheveux frisés ou crépus se retrouvent également à utiliser des mèches de cheveux pour des coiffures protectrices et également pour pouvoir obtenir d’autres coupe de cheveux sans avoir recours à des défrisants, ou lisseurs à base de chaleur connu pour abîmer le cheveux et sa texture naturel.
L’utilisation des mèches de cheveux peut également se faire suite à des complications médicales : plusieurs maladies telles que le cancer par exemple peuvent entraîner des pertes massives ou totales des cheveux. Il est alors possible d’avoir recours à l’utilisation d’extensions capillaires ou de perruques capillaires.
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Comment sont utilisées les mèches de cheveux ?
Les extensions capillaires, mèches de cheveux ou wigs sont fixés par différentes techniques :
• Le tissage est une technique ancestrale (venant d’Égypte antique) qui est encore utilisée aujourd’hui. Il est possible d’utiliser le tissage cousu ou le tissage collé
• Les extensions à clips ou à chaud à la kératine : les extensions à clips sont attachées aux cheveux grâce aux clips. Et les extensions à chaud sont collées à la chevelure naturelle en réchauffant la kératine qui se trouve sur la racine des extensions. Il s’agit de la technique la plus répandue aujourd’hui
Mèches de cheveux naturels ou synthétiques ? Analyse de Nazaire Gnanhoué
“Que ce soit des cheveux naturels ou synthétiques, les deux types de mèches de cheveux sont très répandus partout dans le monde” souligne Nazaire Gnanhoue. Les mèches de cheveux naturels sont produites à partir de vrais cheveux, comme son nom l’indique. L’origine de ces cheveux proviennent pour la majorité de l’Inde. Ce dernier est connu comme étant le leader en termes d’exportation de cheveux naturels dans le monde : 500 tonnes de cheveux par an et un chiffre d’affaires s’élevant à 140 millions d’euros. Cela est dû à la croyance des femmes indoues. En effet, les femmes et les hommes se coupent ou se rasent les cheveux dans les temples en signe d’adoration et contre une prière pour une vie paisible et confortable. Ces cheveux coupés sont par la suite récoltés et vendus par des usines de cheveux.
Nazaire Gnanhoue affirme cependant que l’industrie des mèches de cheveux naturels laisse parfois à désirer certain(e)s acheteurs, en raison des histoires de sous-exploitation des femmes vendant leurs cheveux dans les pays de l’est (Ukraine, Russie) ainsi qu’en Asie (Chine ou Vietnam). C’est pour cette raison qu’une bonne partie des personnes utilisant les mèches de cheveux ou les extensions capillaires se tournent vers les mèches de cheveux synthétiques. Ces mèches, proposées notamment par la marque Bella Collection, leader dans le monde des cheveux synthétiques, sont fabriquées à partir de fibres plastiques ou animales. Leur utilisation est aussi bien répandue que l’utilisation des cheveux naturels. Les mèches de cheveux synthétiques sont moins chères que les cheveux naturels, et cela attire donc un très grand nombre d’acheteurs.